L’endométriose _mieux la comprendre et la traiter
  • Maladie
Publié le 4min

L’endométriose : mieux la comprendre et la traiter

L’endométriose est une maladie chronique très répandue, qui touche près d’une femme menstruée sur 10. Longtemps ignorée, cette maladie est aujourd’hui mieux diagnostiquée, mais souvent assez tardivement. Qu’est-ce que l’endométriose ? Quels sont les symptômes ? Comment peut-on la traiter ?

Qu’est-ce que l’endométriose ?

À chaque cycle menstruel, les hormones oestrogéniques font s’épaissir l’endomètre, la muqueuse qui tapisse l’utérus, en prévision d’une éventuelle grossesse. Si la fécondation n’a pas lieu, il se désagrège et saigne : ce sont les règles.

Chez les femmes atteintes d'endométriose, des tissus semblables à ceux de l’endomètre se développent en dehors de l’utérus, dans des zones voisines, généralement dans le muscle utérin lui-même ou au niveau des ovaires.

Bien qu’éloigné de la cavité utérine, ce tissu va chaque mois réagir aux variations hormonales des ovaires, comme le fait l’endomètre, et se mettre à saigner au moment des règles. Mais ce sang n’est pas évacué naturellement comme lors d’un cycle menstruel classique. L’endométriose provoque alors des réactions inflammatoires chroniques, ainsi que d’éventuelles lésions, nodules ou kystes.

Le mécanisme et l’origine précise de l’endométriose sont difficiles à déterminer à ce jour. Le recul et les études ne sont pas assez importants pour affirmer si cette pathologie chronique est liée à des facteurs environnementaux et si elle est héréditaire ou non. Les symptômes de l’endométriose sont toutefois bien identifiés :

Les symptômes courants de l'endométriose

 

Découvrir l'offre Pack Santé Jeune Actif

Comment diagnostiquer l’endométriose ?

Bien souvent, souffrir pendant ses règles est perçu comme une normalité, si bien que de nombreuses femmes sont dans l’errance d'un diagnostique. Informer et éduquer sur l’endométriose constitue donc un enjeu important : plus elle est diagnostiquée tôt, mieux elle est traitée, et moins il y a de risque d’infertilité.

Quels sont les symptômes de l’endométriose ?

Les symptômes les plus fréquents de l’endométriose, que l’on retrouve chez 50 à 91 %, des femmes sont :

  • La douleur lors des règles, des rapports sexuels, de la défécation, ou encore une douleur d’origine pelvienne, qui peut irradier jusqu’à la jambe. La plupart du temps, cette douleur est invalidante et cause une incapacité partielle, voire totale dans le pire des cas.
  • Des problèmes urinaires, qui peuvent surgir avec la présence de sang dans les urines lorsque la vessie est atteinte. Ils sont accompagnés de douleur lors de la miction quand l’endométriose touche l’urètre.
  • Des troubles digestifs, alternant diarrhées et constipation, qui peuvent s’intensifier lors des règles. Il peut y avoir des douleurs lors de la défécation avec occasionnellement des rectorragies (présence de sang dans les selles).

L’endométriose est parfois présente sans aucun symptôme alors que la zone de tissus touchés est étendue. Parfois, à l’inverse, seule une petite zone de tissu endométrial est atteinte et la femme ressent de fortes douleurs et de nombreux symptômes. Plusieurs d’entre eux peuvent relever d’autres affections, c’est pourquoi l’endométriose est souvent mal diagnostiquée ou négligée.

Diagnostic de l’endométriose : quels examens médicaux ?

Pour savoir si l’on est atteinte d’endométriose, il est indispensable de réaliser un examen clinique, en parallèle d’un interrogatoire mené par un gynécologue ou une sage-femme. Le professionnel de santé pourra ensuite être amené à prescrire différents examens :

  • L’échographie pelvienne est l’examen de première intention. Réalisée par un professionnel spécialisé (radiologue, sage-femme, gynécologue), elle permet de visualiser les lésions d’endométriose. Pour obtenir une meilleure détection, l’échographie pelvienne est réalisée par voie endovaginale.
  • L’IRM est proposée en deuxième intention. Elle est prescrite pour détecter des kystes, des nodules ou des lésions d’endométriose profondes et définir leur nombre et leur emplacement.

Une fois le diagnostic de l’endométriose posé, d’autres examens peuvent être prescrits : hystérographie, échographie endorectale, coloscanner, etc.

Par ailleurs, il existe un test réalisable par voie salivaire : l’Endotest®. Développé par la start-up Ziwig, il présenterait une fiabilité exceptionnelle, avec une sensibilité annoncée à 96 %. L’Endotest® est pour l’heure exclusivement réservé aux professionnels de santé, et n’est donc pas disponible à la vente.

Quel traitement de l’endométriose ?

Le traitement n’est pas systématique mais peut être mis en place dès lors que la gestion de la douleur devient difficile, ou lorsque cela affecte le fonctionnement normal d’un ou plusieurs organes.

Un traitement médicamenteux

Les médicaments peuvent principalement être utilisés pour soulager les douleurs. Dans ce cas, le médecin peut prescrire des anti-inflammatoires.

Le traitement médicamenteux peut aussi être hormonal. L’objectif est d’avoir moins de douleurs en bloquant la production d’hormones par les ovaires, ce qui réduit les saignements. La pilule contraceptive prise en continu peut réduire, voire éviter les menstruations. Le principe est le même avec un stérilet aux hormones. Ces traitements sont souvent complémentaires.

Un traitement chirurgical

Dans certains cas, lorsque l’endométriose est trop importante et cause trop d’invalidité, une intervention chirurgicale peut être nécessaire. Plusieurs spécialistes, tels qu’un gynéco-obstétricien, un urologue ou un chirurgien digestif, peuvent être sollicités en fonction des organes touchés.

Il est important que l’opération apporte plus d’avantages que d’inconvénients. Il faut donc être attentif à ce que cela n’engendre pas de nouveaux symptômes, comme de l’incontinence urinaire.

L’intervention chirurgicale a pour objectif de faire un bilan plus précis de l’ampleur et de la nature des lésions. Elles peuvent être détruites par coagulation ou vaporisation au laser ou par exérèse, c’est-à-dire par une petite excision des tissus avec un instrument tranchant. La chirurgie est réalisée le plus souvent sous cœlioscopie ou laparoscopie. Dans les cas d’endométriose trop étendue, une ouverture de la paroi intestinale peut être envisagée.

Après l’opération, un traitement hormonal, le plus souvent une contraception œstroprogestative, est recommandée, en l'absence de désir de grossesse, pour diminuer le risque de récidive. Il est à noter que certaines interventions chirurgicales peuvent améliorer la fertilité, alors que d’autres au contraire peuvent la réduire à néant. C’est notamment le cas lorsque les ovaires doivent subir une ablation.

Quelles astuces au quotidien ?

Pour un meilleur confort, il est possible de mettre en place des astuces naturelles pour améliorer son quotidien.

Quand les douleurs deviennent insistantes, vous pouvez :

  • Prendre un bain chaud ou un coussin chauffant pour réduire la douleur.
  • Pratiquer la méditation et /ou la sophrologie. La pratique régulière de ces méthodes permettra non pas de soigner l’endométriose, mais d’avoir une meilleure tolérance à la douleur, tout en se concentrant sur le moment présent.
  • Faire du yoga. Ce sport doux et relaxant est idéal pour soulager les maux. La respiration et plusieurs postures sont particulièrement efficaces pour aider à réguler le cycle menstruel et soulager les douleurs des règles et de l’endométriose.
  • L’acupuncture, la médecine chinoise et d’autres médecines alternatives douces peuvent également apporter un meilleur confort. Peu d’études peuvent encore le prouver, mais ces techniques apportent de manière générale un mieux-être.
  • Utiliser des huiles essentielles pour soulager la douleur et réduire les crampes pelviennes. Pour une action antalgique, antispasmodique et calmante, vous pouvez utiliser, avec les précautions liées à leur utilisation, la menthe poivrée, l’estragon, le basilic exotique ou encore la camomille romaine.

Endométriose : quelle prise en charge par sa mutuelle ?

À ce jour, l’endométriose ne figure pas dans la liste des 30 maladies chroniques (ALD 30) prises en charge par l’Assurance Maladie. Toutefois, pour les formes les plus sévères et dans certains cas, il est possible d’avoir accès à la prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale au titre de l'ALD 31 (ALD « hors liste »).

Dans tous les cas, les examens prescrits pour diagnostiquer l’endométriose (échographie pelvienne, IRM) sont remboursés à 70 % du tarif conventionné par la Sécurité sociale. En souscrivant une bonne mutuelle santé et selon votre contrat, vous pouvez espérer un remboursement total ou partiel de votre reste à charge.

N’hésitez pas à vous rapprocher de nos conseillers pour en savoir plus ! Avec Radiance Mutuelle, sachez que vous bénéficiez systématiquement du tiers payant sur une large gamme de soins.

Articles complémentaires

symptômes de la dépression chez les jeunes

La dépression : symptômes et prévention

Nos conseils Santé
30/07/21

Confinement, mesures sanitaires, perturbation des cours, atmosphère anxiogène : la crise sanitaire causée par le coronavirus a mis à rude épreuve la vie des Français. Parmi eux, nombreux sont les jeunes adultes à avoir particulièrement souffert de la situation. Pour certains, l’année a même été synonyme de dépression. Comment lutter contre la dépression ? Quels sont les symptômes de la dépression à surveiller ? Que faire et vers qui se tourner lorsque l’on a besoin d’aide ? Ce qu’il faut savoir.

Lire la suite
Grossesse pathologique : une complication à prendre au sérieux

Grossesse pathologique : une complication à prendre au sérieux

Nos conseils Santé
09/06/20 Chaque année en France, 20 % des femmes sont confrontées à des grossesses pathologiques. Ce type de grossesses comporte des risques pour la future maman comme pour le bébé et nécessite un suivi médical particulier.
Lire la suite