L’arthrose une maladie chronique articulaire
  • Maladie
Publié le 14min

L’arthrose, une maladie chronique articulaire

L’arthrose est une maladie chronique évolutive, articulaire, qui se traduit par une destruction du cartilage. C’est une pathologie douloureuse qui touche environ 10 millions de Français, 17 % de la population et qui génère environ 12 millions de consultations médicales chaque année. Comment se manifeste-t-elle ? Existe-t-il des prédispositions ? Quels sont les traitements ?

Qu’est-ce que l’arthrose ?

Il s’agit d’une atteinte douloureuse des articulations. On parle d’arthrose primitive lorsqu’elle se déclare en dehors de toute lésion préexistante, et d’arthrose secondaire lorsque le cartilage de l’articulation a été précédemment abîmé par un traumatisme ou une maladie. Elle se traduit par :

  • La destruction du cartilage
  • La présence de débris cartilagineux dans la cavité articulaire provoquant une inflammation de la membrane synoviale située à l’intérieur de l’articulation, qui produit le liquide synovial permettant de lubrifier le cartilage
  • Une modification de la couche osseuse qui se trouve sous le cartilage (os sous chondral)

Sous l’effet de sa destruction, de son usure, le cartilage diminue, devient moins épais et plus fragile. Il ne joue plus correctement son rôle d’amortisseur. Lors des mouvements il y a donc beaucoup plus de pression sur les structures osseuses. L’effet tampon opéré par le cartilage tend à disparaître. Chaque mouvement accentue un peu plus l’usure. L’os sous-chondral développe des excroissances qui donnent l’effet de déformation et gonflement. Ce phénomène s’observe souvent très bien au niveau des doigts.

Quelles sont les articulations les plus exposées ?

Si l’arthrose peut toutes les atteindre, ce sont souvent celles des mains, de la colonne, des cervicales, des genoux (gonarthrose) et des hanches (coxarthrose) qui sont les plus concernées. Voir pour une infographie

L’arthrose est-elle liée à l’avancée en âge ?

L’arthrose peut concerner toutes les tranches d’âge. Néanmoins, sa prévalence augmente chez les plus âgés :

  • 3 % chez les moins de 45 ans
  • 65 % chez les plus de 65 ans
  • 80 % chez les plus de 80 ans.

Jusqu’à la cinquantaine, les hommes et les femmes sont touchés dans les mêmes proportions. Au-delà, les femmes sont davantage concernées. Au-delà de l’âge, il peut y avoir des facteurs de risque. Concernant l’arthrose primitive, plusieurs facteurs sont mis en avant :

  • Le surpoids, souvent co-responsable de l’arthrose du genou
  • Les pressions mécaniques sur les articulations comme le port de charges lourdes ou la pratique intense ou mal contrôlée d’une activité sportive
  • Les prédispositions familiales
  • Le diabète, l’excès de sucre portant atteinte aux cartilages

Il existe des doutes sur l’impact que pourrait avoir le cholestérol sur la maladie arthrosique, des études doivent être confirmées.

Concernant l’arthrose secondaire, elle peut faire suite à des pathologies, infections, maladies inflammatoires comme la polyarthrite ou encore comme celles qui se traduisent par la formation de microcristaux ou de dépôt d’acide urique. Les luxations articulaires, traumatismes, lésions des ligaments croisés sont aussi des facteurs de risque pour les genoux. L’arthrose secondaire peut également être consécutive à une déformation de l’articulation ou une anomalie anatomique : une jambe plus longue que l’autre, hyperlaxité, dysplasie de la hanche, etc.

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Comment diagnostiquer et soigner l’arthrose ?

Le diagnostic de l’arthrose

L’arthrose peut exister sans manifestation symptomatique. Les signes peuvent apparaître au fil du temps avec l’aggravation de l’atteinte cartilagineuse. La maladie s’exprime par des douleurs mécaniques, parfois des gonflements et des déformations articulaires, parfois des gênes fonctionnelles lors des mouvements. Les douleurs ne sont pas permanentes. Elles peuvent être variables au quotidien, s’effacer au repos, autant que gêner l’endormissement. Elles peuvent être intenses lors des crises évolutives. Les lésions ne régressent jamais. L’évolution est parfois rapide, parfois lente.

Le diagnostic se pose à partir des signes cliniques, mais il peut être affiné au besoin par une radio : pincement articulaire, surplus d’os autour de l’articulation, géodes de l’os (trous).

Les échographies, IRM, scanners ne sont pas utiles. Les prises de sang ne le sont pas plus. L’arthrose n’entraînant pas d’inflammation dans le sang, il n’y a pas de marqueur sanguin.

Quels traitements pour l’arthrose ?

Une bonne prise en charge est à la fois symptomatique et préventive.

Les traitements symptomatiques

Les traitements symptomatiques conventionnels sont des anti-douleurs à prendre par voie locale : gels ou pommades (à privilégier quand c’est possible) ou orales. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (sans cortisone), les infiltrations de corticoïdes ou acide hyaluronique pour lubrifier l’articulation peuvent être prescrites si nécessaire, de même que la mésothérapie : injections locales et très ciblées des zones à traiter. Elle n’est pas toujours remboursée par la Sécurité Sociale.

Un accompagnement avec un kinésithérapeute peut limiter les crises. Il existe aussi des médicaments dits « anti-arthrosiques symptomatiques d’action lente », les AASAL comme la chondroïtine, la glucosamine, la diacérine, les insaponifiables de soja ou d’avocat. L’efficacité de ces traitements est parfois controversée. Ils peuvent néanmoins, sur avis médical être testés. A chacun d’expérimenter et d’apprécier les bienfaits.

Durant les crises douloureuses, l’application de chaud ou de froid selon les ressentis personnels peut avoir un effet antalgique. Durant les poussées, la mise au repos de l’articulation, autant que possible est conseillée, parfois avec l’aide d’une attelle, ou l’utilisation d’une canne pour aider à marcher.

Dans les cas les plus graves d’arthrose de la hanche ou du genou, la chirurgie peut être proposée avec la pose de prothèse.

La prise en charge préventive

La prise en charge préventive passe par une bonne hygiène de vie pour prévenir les poussées arthrosiques. La personne arthrosique se doit d’être acteur de sa prise en charge. Soulager et préserver ses articulations passent par :

  • La perte de poids quand c’est nécessaire
  • L’évitement de la station debout prolongée et accroupie en cas d’atteinte du genou ou de la hanche
  • La vigilance pour ne pas porter de charge lourde
  • La correction des troubles statiques avec le port de semelles, par exemple si l’arthrose touche le dos ou les membres inférieurs
  • Le port de bonnes chaussures qui amortissent les chocs et permettent une bonne répartition du poids du corps
  • La pratique d’activité physique qui permet de préserver autant que possible la masse musculaire, ainsi qu’une amplitude articulaire pour assurer une bonne mobilité
  • Se tenir droit autant que possible pour épargner la colonne et les cervicales
  • L’adoption de bonnes postures pour préserver les hanches et les genoux

Les étirements et les exercices posturaux, si besoin avec un kiné, sont des mesures phares. Il existe des professionnels de l’activité physique adaptée (APA) qui mettent en place un accompagnement personnalisé. En dehors des séances accompagnées, la personne arthrosique peut s’auto-entretenir en pratiquant des exercices à la maison.

Concernant l’activité physique, lorsque la maladie est installée, le choix doit se porter sur des activités les moins violentes pour les articulations comme la marche, le vélo, la natation. Bouger reste essentiel. En cas de prédisposition, des pratiques intensives ou de force peuvent être propices au développement de la maladie.

Les traitements : perspectives et enjeux de la recherche

Il n’y a pas un type d’arthrose mais des arthroses avec des spécificités cliniques et biologiques. Les attentes concernant la recherche sont de :

  1. Mieux identifier les sous-groupes pour mieux déterminer l’efficacité des molécules en fonction du type d’atteinte et de la douleur, et selon le type d’inflammation.
  2. Mettre en lumière les liens entre arthrose et maladies cardio-métaboliques comme l’hypertension artérielle ou les troubles liés au cholestérol
  3. Comprendre pourquoi le surpoids implique des risques d’arthrose sur des articulations non soumises à leur surcharge pondérale comme celles des mains
  4. Trouver de nouvelles approches thérapeutiques pouvant agir sur la production de cartilage, l’équilibre du tissu synovial et de l’os sous chondral

Arthrose et méthodes de soins naturelles

L’arthrose ne s’élimine pas. Les techniques naturelles ne soignent pas mais peuvent soulager, limiter la progression. Les cures thermales ont des effets analgésiques, décontracturants. Elles contribuent à lutter contre l’ankylose et les raideurs pour récupérer plus d’amplitude articulaire.

Il est recommandé d’avoir une alimentation anti-inflammatoire et antioxydante : légumes, omégas 3, aliments riches en vitamines C, aliments qui soutiennent la production de collagène (viande, bouillon d’os, œufs, légumes verts, algues, etc.). A contrario, mieux vaut éviter les aliments inflammatoires (sodas, viandes, fritures, alcool, aliments transformés, sucrés, etc.). La viande est d’un côté conseillée, de l’autre déconseillée. Le bon sens est d’en consommer très raisonnablement, tout comme le lait et les produits laitiers.

Le drainage de l’organisme permet d’éliminer les toxines et cristaux qui peuvent abimer les articulations. Il est à mener avec un professionnel.

La phytothérapie et l’arthrose

Certaines plantes aux propriétés anti inflammatoires, antioxydantes, reminéralisantes peuvent aider à la prise en charge de la douleur :

  • L’harpagophytum donne de bons résultats dans le traitement des douleurs liées à l’arthrose
  • Le cassis à vertus anti-inflammatoires
  • L’ortie, riche en minéraux et antioxydants, à des propriétés anti-inflammatoires et reminéralisantes
  • Le saule blanc et la reine des prés sont des anti-inflammatoires et analgésiques
  • Le curcuma peut réduire les douleurs articulaires, avec un effet anti-inflammatoire

Il existe d’autres plantes reminéralisantes qui peuvent avoir des effets bénéfiques sur la maladie comme le bambou, la prêle, etc. Rapprochez-vous de votre médecin ou naturopathe pour obtenir un protocole adapté à votre situation personnelle. Il en va de même pour les cataplasmes d’argiles.

Certaines huiles essentielles comme la gaulthérie, l’eucalyptus citronné, etc. peuvent aussi agir contre la douleur.

Il peut y avoir des contre-indications à l’usage de ces produits naturels. Il convient de prendre conseil auprès d’un professionnel.

 

L’arthrose, comme beaucoup de maladies chroniques peut impacter la qualité de vie, et être parfois invalidante en raison des douleurs et de la perte de mobilité qu’elle provoque.

Il existe des associations de patients qui permettent de ne pas s’isoler dans sa pathologie, d’être informé des dernières connaissances médicales et de mieux comprendre l’évolution des traitements. Des thérapies, menées aujourd’hui à titre expérimental, sont prometteuses pour un bon nombre de malades. Prenons soins de nous et gardons le sourire.

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