Le daltonisme et ses effets

Origine et causes du daltonisme

Le daltonisme a été décrit pour la première fois par un chimiste anglais prénommé John Dalton, dans son ouvrage « faits extraordinaires à propos de la vision des couleurs » en 1978. Le daltonisme peut être :

Héréditaire

Il existe plusieurs formes de daltonisme, le plus courant est le rouge-vert causé par un gène récessif lié au chromosome X. Dans ce cas il y a une anomalie de la rétine, les cellules de type « cônes » des yeux sont absents ou plus fonctionnels, entraînant le plus souvent la confusion entre ces deux couleurs.

Une personne, quel que soit son sexe, qui sera atteinte de cette forme de daltonisme aura une mère porteuse du gène ou celle-ci sera elle-même déficiente rouge-vert.

Cette forme héréditaire peut également être transmise par le père à sa fille mais pas à son fil, car un fils ne peut pas hériter du matériel génétique lié à l’X de son père. Dans cette situation une fille sera porteuse du gène mais pas forcément daltonienne sauf si sa mère est aussi porteuse du gène de déficience de la couleur.

Une mère peut transmettre directement ce matériel génétique lié à l’X à son fils. Les filles quant à elles peuvent être porteuses mais n’auront cette forme de daltonisme que si les deux parents sont porteurs puisque le gène ne peut s’exprimer s’il est en présence d’un autre gène normal lié à un chromosome X.

C’est pour cette raison que l’on observe environ 8 à 9% d’hommes contre seulement 0,4% de femmes atteintes de daltonisme en France.

Mais pas seulement

Vous l’aurez compris le daltonisme est majoritairement héréditaire mais d’autres situations peuvent tout de même être responsables telles que :

• Une dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) qui va endommager la rétine
• Une névrite optique qui va enflammer le nerf optique
• Un glaucome qui va affecter la pression intra oculaire
• Certains médicaments
• Des produits chimiques comme le disulfure de carbone et le styrène
• Une cataracte
• Des dommages aux zones du cerveau où le traitement de la couleur a lieu

Dans la majorité de ces situations, le daltonisme peut être passager et votre vue peut redevenir normale à l’arrêt des traitements ou à la résolution du problème sous-jacent. Parfois le vieillissement peut également causer des dommages aux cellules rétiniennes.

Quelles formes de daltonisme ?

Il existe 3 types de cônes qui ont leurs pigments photorécepteurs sensibles à une longueur d’onde particulière correspondant au vert, bleu ou rouge. C’est cette combinaison des 3 types de cônes qui est indispensable pour la vision des couleurs. Il existe en réalité plusieurs types de daltoniens :

• Les protanopes : perception du vert et du bleu mais pas du rouge
• Les deutéranopes : perception du bleu et du rouge mais pas du vert

D’autres sont plus rares tels que :

• Les tritanopes : non perception de la lumière bleue ce qui entraîne des confusions entre le bleu et le gris, le vert et le bleu, etc.
• Les achromatopes : perception partielle avec une distinction du bleu ou une cécité complète des couleurs. Dans ce cas, la personne ne voit qu’en noir et blanc, avec des nuances de gris. D’autres symptômes sont généralement associés.

On peut considérer ces anomalies comme des formes de daltonisme. Dans ces cas, la maladie ne va pas évoluer au cours de la vie. On ne peut pas avoir de cônes, responsables de la vision colorée, qui se créent et améliorent la perception des couleurs. Dans le daltonisme, la netteté ne change absolument pas, seules les couleurs sont touchées.

Au quotidien cela peut être gênant dès l’enfance puisque les enseignants proposent parfois des exercices d’apprentissage ou des jeux avec des couleurs. Si le daltonisme est perçu suffisamment tôt, il est possible de s’adapter pour ne pas nuire à la scolarité de l’enfant.

Pour savoir si l’on est atteint de daltonisme, plusieurs tests existent, le plus courant et le plus connu est le test d’Ishihara. Il y a 38 planches qui se composent de points de différentes couleurs type mosaïque et la personne doit pouvoir distinguer un chiffre ou une forme colorée. Si ce n’est pas le cas on peut suspecter une des formes de daltonisme.

Quelles solutions ?

A ce jour, il n’existe aucun traitement pour le daltonisme. Mais dans la grande majorité des cas le malade peut s’adapter pour avoir une vie quotidienne tout à fait normale. Certaines entreprises ont cependant développé des lentilles ou des lunettes qui incluent une technologie brevetée du filtrage de la lumière. L’objectif est de se rapprocher le plus possible de la vision normalisée des couleurs, de les raviver.

Il est possible de passer par un apprentissage pour contourner votre capacité à distinguer telle ou telle couleur. Par exemple pour certains objets qui ont toujours le même ordre (feux de circulation, drapeaux, etc.) vous pouvez apprendre l’ordre de ces derniers plutôt que de chercher à en distinguer la couleur. Dans votre dressing vous pouvez demander de l’aide autour de vous et classer vos vêtements par case et par couleur pour mieux les associer.

Vos proches peuvent donc être d’une grande aide mais aussi votre…téléphone ! Que ce soit sur Android ou Apple, plusieurs applications sont désormais disponibles pour aider à la détection des couleurs.

Le daltonisme est un trouble héréditaire de la vision des couleurs irréversible mais il est tout à fait possible de vivre avec, sans souci de santé associé. Cette maladie demande quelques adaptations au quotidien mais doit être perçue comme une particularité et non comme un handicap. Certains métiers ne sont pas préconisés en cas de daltonisme tels qu’électricien, pompier, pharmacien, pilote de ligne, etc. mais de nombreux choix s’offrent à vous. Vous pouvez profiter pleinement de chaque activité et voir la vie en couleur, des solutions existent !