Quelles solutions menstruelles écologiques ?
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Publié le 4min

Quelles solutions menstruelles écologiques ?

Plusieurs jours dans le mois sont rythmés par le cycle menstruel chez la femme. Dans ce contexte, une femme utilise en moyenne 11 000 tampons ou serviettes hygiéniques au cours de sa vie. Le choix de protections est large et doit s’adapter en fonction du cycle et du flux de chacune. Les protections jetables pèsent sur l’empreinte écologique, est-ce possible d’agir ? Quelles sont les solutions les plus durables et comment bien les choisir ?

Les protections jetables : un désastre écologique

Depuis les années 1920, les produits jetables ont vu le jour et sont devenus omniprésents. Ils ont été présentés par le marketing comme des produits pratiques, facilement disponibles en pharmacie et discrets. Ils représentent donc un avantage pour la femme active et pour les sportives qui ont besoin d’une liberté de mouvement et n’ont que peu de temps pour s’occuper des vêtements salis par les menstruations. Le jetable a donc pris le dessus sur le réutilisable et a déchargé les femme moderne des anciennes techniques artisanales. La serviette ou le tampon deviennent la norme, mais à quel prix ?

Trop de déchets

La quantité de déchets produits par les protections hygiéniques est difficile à déterminer, ils sont considérés comme des déchets médicaux et ne sont pas suivis méthodiquement. On estime tout de même qu’une femme va consommer entre 5 000 et 15 000 protections au cours de sa vie et donc une quantité importante de déchets. Certaines en présentent une quantité non négligeable puisqu’elles sont emballées dans du plastique que l’on retrouve aussi parfois dans la partie absorbante. Quant aux tampons, en plus des emballages, on compte les applicateurs aux matières douteuses. Que ce soit pour des raisons de praticité d’utilisation ou tout simplement de design, le plastique est omniprésent et même s’il est à la base recyclable, il ne l’est pas pour des raisons sanitaires.

A raison d’une protection changée toute les 4 à 6 heures, la quantité utilisée au cours d’un cycle peut être conséquente en fonction de la durée de ce dernier. Les serviettes hygiéniques et tampons jetables contiennent plusieurs substances, plus chimiques les unes que les autres, qui entraînent des conséquences sur l’environnement et sur la santé. On compte notamment le plastique, le polyester et les dioxines. A partir des années 1970, pour améliorer l’absorption, la praticité des protections, les fabricants ne vont pas hésiter à ajouter encore plus de produits chimiques.

Autant de déchets plastiques et de composés toxiques qui sont répandus sur la plage et polluent les océans. Selon Greenpeace, la meilleure solution est d’éliminer le plastique à la source. L’absence de recyclage et l’utilisation de nombreux composés chimiques causent un réel problème pour l’environnement et les écosystèmes.

Problématique des tampons

Il s’avère que 1% des femmes peuvent être touchées par un choc toxique lorsqu’elles utilisent un tampon comme protection. Celles porteuses d’un staphylocoque doré sont plus à risque. Le fluide menstruel reste bloqué et crée un milieu de culture favorable. Si cette bactérie est présente, elle va produire dans cette situation une toxine (TSST-1) qui va passer dans le sang et provoquer le choc toxique. Il est donc indispensable de suivre avec rigueur les règles d’hygiène et de ne pas garder un tampon plus de 4h.

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Quelles protections hygiéniques choisir ?

La coupe menstruelle

Elle est adaptée à toutes les femmes puisqu’il existe différents diamètres en fonction de la tonicité de vos muscles vaginaux. Il peut être compliqué de bien la choisir mais après celle-ci peut être utilisé à chaque cycle. Il n’y a aucune contre-indication, même si vous avez un stérilet il est possible d’utiliser une coupe appelée souvent cup. Cependant, il est indispensable d’être à l’aise avec votre corps et d’avoir un point d’eau proche de vos toilettes pour l’utiliser plus facilement.

Le plus gros avantage c’est que celle-ci ne dérègle pas votre flore vaginale, évitant ainsi mycoses, irritations, infections ou encore sécheresse vaginale. De plus, il n’y a aucun contact entre l’air et le sang donc aucun risque de mauvaise odeur puisque c’est au contact de l’air que l’oxydation, à l’origine des odeurs peu agréables, se fait. Elle présente tout de même quelques inconvénients tels que des fuites au début, avant de trouver la bonne dimension et la bonne technique, ou la gêne qu’elle peut occasionner le temps de son adaptation.

Quelques conseils pour l’entretien :

  • Toujours vous laver minutieusement les mains avant sa manipulation
  • Faire bouillir votre cup entre chaque cycle
  • Bien la sécher et la maintenir dans un endroit propre et sec

Avec un bon entretien sa durée de vie est de 5 à 10 ans, selon la qualité. Quant à son prix, il est variable selon la marque entre 15 et 30 euros en moyenne. C’est une solution durable et économique.

Les serviettes lavables

Elles existent au même format que les serviettes hygiéniques jetables mais avec des matières bien plus naturelles, respectueuses de votre flore vaginale et bien plus sûres pour la planète. Elles possèdent un côté imperméable et un autre absorbant, ainsi que des rabats avec boutons pressions pour bien les maintenir et éviter les fuites.

Si vous travaillez à l’extérieur, pensez à bien prévoir une pochette adaptée pour stocker vos serviettes usagées avant lavage. Il existe des petits sacs imperméables permettant ainsi de garder ces dernières la journée dans votre sac. Même si elles sont lavables, vous devez les changer de la même manière qu’une protection classique en moyenne toutes les 4 à 6h (ou moins si besoin, en fonction de votre flux). La nuit le flux est plus faible et permet ainsi de ne pas changer votre protection. Pour une question d’hygiène et de confort ne restez pas dans un milieu humide car une infection est vite arrivée.

Votre serviette peut être lavée jusqu’à 200 fois si elle est entretenue correctement. Pour cela, il convient de rincer à l’eau froide ou tiède en rinçant avec du savon si vous le souhaitez, puis de laver celle-ci avec le reste de votre linge à 40° ou 60°, si possible avec une lessive écologique, respectueuse de l’environnement.

Les culottes menstruelles

Elles ne signifient pas culottes de grand-mère. Contrairement aux idées reçues, il n’y a pas d’effet « couche », les culottes menstruelles sont souvent aussi discrètes qu’une culotte classique. De plus en plus de modèles sont disponibles sur le marché, de toutes les couleurs et de toutes les matières, avec ou sans dentelles. Selon vos goûts, vous trouverez forcément celle qui vous convient avec un confort en toute situation. Tout comme une serviette lavable, la culotte s’adapte au flux menstruel et a donc plus ou moins d’absorption. Elle se lave également avec les mêmes conditions que les serviettes lavables.

Il existe même désormais la version maillot de bain si vous souhaitez compléter votre lingerie et vous dispenser de tampon pour passer votre été en toute liberté. Dans tous les cas le gros avantage de cette solution est le confort et l’absence d’irritation puisque vous êtes au contact direct d’un tissu absorbant et doux. Le coton et le bambou laissent circuler facilement l’air, ce qui apporte la sensation d’être bien au sec et limite la macération et les odeurs. Pas de parfums, pas de produits toxiques… une solution naturelle pratique et économique.

Le prix des culottes varie, il est généralement de 15 à 40 euros la culotte, là encore en fonction de son origine de fabrication et de la qualité. Soyez attentives, il y a régulièrement des codes promotionnels sur internet. De nombreuses influenceuses vous proposent des marques mais ce ne sont pas toujours les plus qualitatives et les plus respectueuses de l’environnement. Rappelez-vous que la plupart du temps ces personnes sont rémunérées ou indemnisées par ces marques.

Peut-on se passer de protection ?

C’est le cas de certaines femmes en France…

Par choix

Depuis quelques années certaines femmes font le choix de saigner librement tout au long de leur cycle, un choix assumé pour rejeter la stigmatisation liée aux preuves visibles de la réalité biologique. D’autres choisissent de faire cela pour dénoncer la précarité menstruelle. Elles font le choix du flux instinctif libre pour plus de liberté.

Par précarité

D’autres n’en utilisent pas ou pas assez par manque de moyens. En France, 1,7 millions de femmes manquent de protections hygiéniques. Cette précarité touche principalement les femmes sans domicile fixe et les étudiantes vivant sous le seuil de pauvreté. Sur ce sujet il y a une prise de conscience collective.

Depuis 2021, 5 millions d’euros ont été débloqués pour pallier la précarité menstruelle. Grâce à des collectifs associatifs, certaines universités distribuent des protections jetables ou lavables gratuites pour les étudiantes.

Et si la solution était justement d’amener les femmes à utiliser des protections plus durables et plus économiques ?

 

Pour ces différentes solutions menstruelles, il est important de regarder la traçabilité de votre produit. En effet, si vous souhaitez vous engager dans une démarche écologique, soyez vigilante. De nombreux produits sont fabriqués en Chine et nécessitent un long transport, ce qui génère de fortes émissions de gaz à effet de serre. Préférez les produits d’origine France ou au moins d’Europe. Ils seront écologiquement plus respectueux. Il faut également être attentif aux matières. En effet, préférez des labels bio ou écoresponsables qui limitent l’utilisation de produits toxiques dans les tissus.

Quel que soit votre choix de protection hygiénique, respectez bien les mesures d’hygiène pour éviter le moindre danger pour votre santé. Il existe plusieurs solutions pour être féminine tout en étant plus écoresponsable alors sentez-vous bien toute l’année pendant votre cycle et gardez le sourire 😊

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