Comment se faire accompagner en cas de deuil ?
  • Pratique
Publié le 4min

Se faire accompagner en cas de deuil

Le deuil est une situation à laquelle nous sommes tous confrontés à un moment de notre vie. Le deuil fait partie des évènements de vie les plus stressants. Il n’y a pas une façon de traverser cette épreuve. Chacun la vit très personnellement, en fonction de son histoire, de ses bagages émotionnels, de ses capacités d’adaptation. Selon les médecins, le processus du deuil s’organise autour de grandes étapes que chaque endeuillé traverse plus ou moins vite, plus ou moins facilement. Selon l’intensité et la durée des réactions physiques, psychologiques, affectives, comportementales que vit la personne, on parle de deuil normal, de deuil complexe ou de deuil pathologique. Quelle que soit la situation, l’accompagnement de la personne en deuil est un soutien nécessaire, qu’elle doit être elle-même en mesure d’accepter. Soutien de l’entourage, accompagnement par un professionnel, à quel moment faut-il s’interroger ? Consulter ?

Le deuil : être soutenu sur le chemin de l’acceptation

Le processus du deuil passe par plusieurs étapes. Chacun chemine sur ce parcours à son rythme, en les vivant plus ou moins intensément, rendant l’expérience unique et personnelle. L’état de choc, dont la puissance peut être liée à la brutalité de la perte, du niveau de proximité avec le défunt, peut mettre la personne dans un état d’agitation profond ou la plonger dans une sorte de sidération avec parfois refus de la réalité. Elle est abasourdie, submergée, comme anesthésiée. Cette réaction, de quelques jours à quelques semaines agit comme un « amortisseur » le temps de trouver la capacité d’affronter la situation. Les rites funéraires, dont l’un des sens est de rendre hommage au défunt, est une étape essentielle pour intégrer la réalité du décès, aller jusqu’au bout du deuil.

S’ensuit généralement une phase dépressive, avec selon les individus, tristesse, isolement, sentiment de solitude, troubles de la concentration, de la mémoire, valse d’émotions, perte des repères, troubles physiques, fatigue. Le travail et les contacts sociaux peuvent être compliqués quand le désintérêt et le désinvestissement sont trop lourds, et durables. Cette phase dite centrale dans le processus du deuil dure en général de quelques mois à un an, parfois un peu plus. Même si le désir de repli sur soi est fort, la personne en deuil doit pouvoir exprimer ses émotions, pour éviter qu’elles ne se transforment en maux. Certains ressentent de la colère, parfois dirigée contre les proches. Leur présence durant cette phase douloureuse et difficile est néanmoins importante et l’intérêt de l’endeuillé est d’aller vers ceux qu’il sent capable de l’épauler.

Se faire accompagner, c’est reconnaître que l’on a besoin de se reconstruire. Traverser seul l’épreuve n’est pas souhaitable. La personne endeuillée peut avoir besoin de moments de solitude que l’entourage doit respecter, mais il lui appartient d’accepter, voire de rechercher une assistance en allant vers ceux qui peuvent l’écouter, sans minimiser ni juger la souffrance, la colère et autres émotions. L’accompagnant doit favoriser l’expression des ressentis. Accompagnant et accompagné doivent accepter que le cheminement ne soit pas linéaire, qu’il peut passer par « des hauts et des bas » avec parfois des phases de retour en arrière. Souhaiter aller mieux, c’est-à-dire aller vers l’acceptation, qui n’a rien à voir avec l’oubli, est aussi s’autoriser des moments de quiétude, de détente, de repos, d’activité physique, de marche au grand air, etc.

Il est possible d’avoir recours à des techniques de bien- être : sophrologie, relaxation, yoga, méditation, pensées positives, EMDR (prise en charge des troubles traumatiques). Toutes les pratiques qui favorisent la respiration peuvent aider à prendre du recul. Partager son expérience avec d’autres qui l’ont déjà vécu peut faire prendre conscience que ce que l’on traverse fait partie de la vie, que l’on n’est ni faible, ni différent.

A l’issue de cette étape, qui peut durer en moyenne entre 6 à 12 mois, parfois un peu plus, vient celle de l’acceptation, du retour vers une vie plus habituelle. Parfois, reprendre le contrôle de sa vie est plus compliqué et/ou plus long, la personne bloquant sur une ou des émotions, ne pouvant la dépasser.

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Deuil compliqué, deuil pathologique, comment réagir ?

Un deuil qui se prolonge au-delà d’une année n’est pas forcément compliqué ou pathologique. Inversement, les caractères compliqué ou pathologique peuvent aussi se déclarer très tôt après le décès. Dans les 2 cas, le processus adaptatif ne se réalise pas. Certaines personnes sont plus exposées que d’autres, en fonction du lien avec de défunt (enfant, parent, conjoint, autre personne très proche), de la brutalité et circonstances du décès, de l’âge de l’endeuillé, de son terrain psychologique, de deuils répétés, difficultés de vie, etc.

On parle de deuil compliqué quand les manifestations liées à la perte perdurent dans le temps, sachant qu’il faut apprécier individuellement chaque situation. Les signes d’alerte sont divers : la personne continue de vivre dans le passé, est apathique, reste dans le chagrin, parfois dans le déni de la réalité, garde des symptômes dépressifs intenses, reste isolée, retirée de la vie sociale, etc.

Le deuil pathologique relève de la sphère psychiatrique et/ou somatique, et peut toucher des personnes n’ayant pas d’antécédent psychiatrique ou médical. On note parmi les signes d’alerte de l’anxiété maladive, de la mélancolie aggravée, un ralentissement psychomoteur, des idées suicidaires, une perte importante de l’estime de soi, des épisodes maniaques, des troubles psychotiques, hystériques, etc. L’endeuillé peut aussi être atteint de troubles obsessionnels, liés par exemple à la gestion des obsèques, de la situation administrative, financière. Ces blocages obsessionnels font souvent barrage au « vrai » travail de deuil.

Il est parfois difficile de distinguer les phases dépressives normales et aggravées, il n’y a pas de systématisation possible. Il faut aussi tenir compte de l’appartenance au groupe culturel et à ses rites et coutumes.

Si l’accompagnement thérapeutique (antidépresseur, anxiolytique, neuroleptique pour les atteintes psychotiques) n’est absolument pas systématique pour le deuil dit normal, il l’est pour le deuil pathologique, et peut être recommandé pour le deuil compliqué. L’accompagnement peut se faire à l’aide de psychothérapie :

  • individuelle : pour aider à exprimer ses émotions, ou avec une approche analytique pour prendre conscience de blocages psychiques restés inconscients, ou encore cognitive pour travailler sur des pensées « erronées ».
  • collective : plus ou moins sous forme de groupes d’entraide, entre personnes vivant la même expérience.

Il convient de s’en remettre au médecin pour déterminer quel type d’accompagnement doit être mis en place.

Au-delà de l’entourage, il existe de nombreuses associations pour se faire accompagner pour mieux vivre un deuil. Le soutien des proches et celui des personnes extérieures peuvent être efficacement complémentaires. Pour les personnes isolées, il est possible aussi de consulter les services sociaux qui peuvent intervenir pour des démarches administratives et orienter vers des professionnels compétents pour des besoins particuliers.

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